La belle époque
Te souviens-tu comme on était bien
Quand maman nous contait des histoires
Et que papa même prof à temps plein
Faisait l’hiver une grande patinoire
Toi tu voulais que j’ sois le gardien
Pour que tu puisses être une de tes stars
Gretzky, Lemieux, jamais rien de moins
Étaient aussi animateurs de sports
Parce que quand tu m’ déjouais haut la main
Tu commentais chacune des victoires
On disait dans l’ coin que déjà gamin
T’avais un talent inné et très rare
Même si souvent on te voyait compter
De beaux buts dans tes jeux inventés
C’tait plus pôpa qu’i’ aurait b’en souhaité
Que tu deviennes un grand joueur d’ hockey

Te souviens-tu d’ nos soirées d’été
Où on sortait pour jouer à cachette
Jamais j’arrivais à te trouver
J’ai pas su c’ tait où tes places secrètes
On s’amusait dans’ piscine creusée
À s’inventer de nouvelles pirouettes
Et v’naient les beaux garçons du quartier
Sauter dans l’eau qu’elle soit chaude ou frette
Et vu qu’ déjà je voulais charmer
J’ restais dans chambre à n’ savoir quoi mettre
J’ pas sûre qu’ personne avait remarqué
Qu’ j’ trippais su’ Ian un des gars à Ginette
Et toutes les heures que tu as passées
À écouter ta fragile sœurette
Qui était toujours à rêvasser
Qu’ peut-être un jour elle serait une vedette

Te souviens-tu du Grand-Prix brun
Qui prenait quasiment tout l’ stationnement
On l’ contournait dans nos Formules un
Toi l’ bon héros et puis moi le méchant
On avait presque tout en commun
Même des vêtements trop p’tits ou trop grands
On était bien heureux même à jeun
C’est comment vous dire qu’ ça fait longtemps
De cette époque où tous et chacun


Couraient au son d’ la cloche s’ mettre en rang
Où on n’ connaissait aucun défunt
Où on avait encore tout devant
C’était bien avant qu’on soit quelqu’un
Qui s’ veut sérieux et très important
C’était bien avant qu’on soit quelqu’un
Qui souhaite étouffer son cœur d’enfant
Malgré les poques qu’on s’ faisait au hockey
Malgré nos p’tits g’noux souvent blessés
C’était la belle la plus belle époque
Celle qu’on tentera toujours d’ retrouver
Malgré le choc du premier cœur brisé
Malgré les coups qu’on a r’çus et donnés
C’était la belle la plus belle époque
Celle qu’on tentera en vain d’ retrouver